ENTRETIEN. Chercheuse au prestigieux Centre national de recherche scientifique, Marième N’Diaye s’est confiée au Point Afrique sur le sort fait à l’avortement au Sénégal.
Petits cadavres de bébés retrouvés dans des sacs plastique, sur des parkings ou des terrains vagues… Régulièrement, la presse sénégalaise se fait l’écho de ces macabres découvertes devenues au fil des années un fléau d’envergure dans le pays. D’après l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), les procès des mères incriminées représentaient même 25 % des affaires jugées dans les tribunaux d’assises en 2012. Pour le moment, à ce crime, la prison reste la seule réponse apportée par la société.
La dépénalisation de l’avortement pourrait-elle en être une autre ? La question est posée, car le Sénégal compte parmi les pays les plus restrictifs au monde en matière d’avortement : l’interruption volontaire de grossesse (IVG) y est purement et simplement interdite. Sans conditions. Une grossesse non désirée issue d’un viol ou d’un inceste ne fait pas exception à la règle. Et pourtant, plusieurs acteurs de la société civile se battent pour que le pays légalise l’avortement médicalisé, dans les conditions stipulées par le protocole de Maputo.
Qui sont-ils ? Une libéralisation de la loi est-elle envisageable ? Marième N’Diaye, chercheuse au CNRS, a répondu au Point Afrique.