Trois responsables du syndicat des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) vont être poursuivis par l’Ordre des médecins. Ils menaçaient de réaliser une grève des avortements.
Le conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a décidé ce vendredi de poursuivre devant la juridiction ordinale trois responsables du syndicat des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) qui avaient brandi en mars la menace d’une grève des avortements pour faire pression sur le gouvernement.
Les trois responsables visés par la plainte de l’Ordre sont l’auteur de la newsletter et ancien président du Syngof, le Dr Jean Marty, son successeur, le Dr Bertrand de Rochambeau, et la secrétaire générale du syndicat, Elisabeth Paganelli, a indiqué un représentant de l’Ordre.
Ils seront jugés en première instance par les chambres disciplinaires de leurs régions respectives, puis, en cas d’appel, par la chambre disciplinaire nationale.
« Une prise en otage des femmes »
Mi-mars, le Syngof avait suscité un tollé en appelant ses adhérents à « être prêts à arrêter la pratique des IVG (interruptions volontaires de grossesse) » pour se faire entendre du ministère de la Santé concernant le fonds de garantie de la profession.
Il s’agissait notamment de régler le cas de quinze médecins condamnés à de lourds dommages pour erreur médicale. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait alors dénoncé « une prise en otage des femmes » ne pouvant servir en « aucun cas » de « levier de négociation ».
L’Ordre des médecins avait lui « fermement » condamné une menace « totalement contraire à la déontologie médicale » et pointé les « conséquences potentiellement dramatiques » d’un passage à l’acte.