Depuis le début de l’année, une vingtaine d’États américains ont adopté des lois pour restreindre – voire interdire – l’avortement, avec l’objectif avoué de renverser en Cour suprême l’arrêt Roe c. Wade qui l’autorise depuis 1973. Or, d’autres États américains font l’inverse, comme le Maine, qui vient d’adopter deux lois pour faciliter l’accès à l’avortement.
C’est le calme absolu aux abords de la clinique d’avortement de Belfast, petite ville côtière de 7000 habitants, dans le nord du Maine, contrairement à ce qui se passe dans le sud des États-Unis.
Pas de cris, pas de menaces verbales, pas de photos de fœtus ensanglantés.
Dans cet État plutôt conservateur de la Nouvelle-Angleterre, la très grande majorité des 40 cliniques d’avortement mènent leurs activités régulières sans être perturbées.
Mais les interruptions de grossesse sont tout de même rigoureusement encadrées. Trop encadrées, selon l’infirmière spécialisée en santé reproductive, Julie Jenkins, très connue pour son implication dans ce dossier.
L’accès à l’avortement est fondamental dans notre état rural, peu peuplé, mais d’une grande superficie
, précise l’infirmière.
Avec l’organisation nationale American Civil Liberties Union (ACLU), elle a entrepris une poursuite judiciaire contre l’État du Maine pour faire tomber des règlements qui réduisent l’accès à l’avortement. Des règles qui exigent, par exemple, que tout avortement soit supervisé par un médecin.
Au moment de notre passage dans sa clinique, Julie Jenkins recevait une jeune femme qui souhaitait se faire avorter. Elle nous a permis d’assister à l’entretien. La jeune femme – qui souhaite rester anonyme – en est à sa sixième semaine de grossesse. À ce stade, l’avortement pourra donc être déclenché par une simple prise de médicaments.
Avant de procéder, Julie Jenkins doit trouver un médecin disponible.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1174427/avortement-maine-pro-choix-offensive-etats-unis