Cette année, la « Journée mondiale d’action pour un avortement sûr, légal et accessible » axe sa campagne sur les mythes et la stigmatisation qui entourent l’avortement. Aujourd’hui encore, une femme souhaitant avorter doit en effet faire face à des mythes et rumeurs véhiculés par les adversaires du libre choix, tels que « l’avortement provoque le cancer du sein » ou « l’avortement rend infertile »… Il est temps de les déconstruire.
Cette journée est également l’occasion de rappeler que l’accès à l’avortement se retreint dans le monde et en Europe. Quatre pays européens interdisent encore quasi-totalement l’avortement: Malte, Chypre, l’Irlande et la Pologne.
Comme chaque année, le Centre d’Action Laïque et la plateforme Abortion Right! s’associent à cette campagne.
Avortement: mythes et rumeurs
Aujourd’hui encore, une femme souhaitant avorter doit faire face à des mythes et rumeurs véhiculés par les adversaires du libre choix. Dans son dernier rapport, la Commission d’évaluation de l’IVG en a souligné quelques-uns:
#Mythe: L’avortement provoque le cancer du sein.
Les études scientifiques démontrent qu’il n’existe aucun lien causal entre l’avortement et le développement d’un cancer du sein.
#Mythe: L’avortement rend infertile.
Les risques de complications suite à un avortement sont extrêmement faibles s’il est pratiqué dans de bonnes conditions médicales. L’infertilité est en revanche une séquelle des complications accompagnant les avortements clandestins.
#Mythe: Un avortement perturbe la santé mentale.
Les femmes ayant avorté légalement au cours du premier trimestre pour un motif non thérapeutique n’ont pas davantage de problèmes de santé mentale.
#Mythe: Plus le délai légal autorisant l’avortement est étendu, plus les femmes attendent avant d’interrompre leur grossesse.
Aux Pays-Bas, l’avortement est autorisé jusqu’à 22 semaines. Or, peu de Néerlandaises décident d’avorter au-delà de 12 semaines. Les avortements tardifs concernent majoritairement des femmes étrangères contraintes de se rendre à l’étranger pour interrompre leur grossesse.
#Mythe: Si les lois sur l’avortement étaient supprimées ou très limitatives, le nombre d’IVG diminuerait.
Grâce à la loi de dépénalisation, le taux d’IVG en Belgique est parmi les plus faibles au monde. En revanche, il est beaucoup plus élevé dans les régions où l’avortement est interdit ou fortement limité.
L’accès à l’avortement se restreint dans le monde et en Europe
Dans le monde, 7 millions de femmes souffrent aujourd’hui de séquelles physiques graves suite à un avortement non médicalisé et 47.000 en meurent chaque année.
Quatre pays européens interdisent encore quasi-totalement l’avortement: Malte, Chypre, l’Irlande et la Pologne.
En Italie, plus de 8 médecins sur 10 refusent de pratiquer des avortements pour « raisons de conscience ».
Au Portugal, le gouvernement a voté en juillet dernier l’obligation d’assister avant un avortement à des séances d’information sur les avantages de la maternité désormais totalement à charge de la patiente.
En Hongrie, il est devenu quasiment impossible d’avorter depuis la Constitution de 2012 qui donne un statut de personne à l’embryon.
En Pologne, la pétition qui demandait l’interdiction d’avorter, même en cas de viol et de danger pour la femme et le foetus, vient d’être rejetée à moins de 30 voix près. Le parti qui soutient ces restrictions supplémentaires est réputé favori aux élections législatives d’octobre prochain.
En Belgique, le gouvernement étudie la possibilité de délivrer un acte de naissance en cas de fausse-couche et de donner nom et prénoms à un foetus ou embryon.
Ailleurs, en Australie et au Canada entre autres, les cliniques sont assaillies par des militants anti-avortement qui s’en prennent aux femmes et au personnel médical.
Dans le monde, 7 millions de femmes souffrent aujourd’hui de séquelles physiques graves suite à un avortement non médicalisé et 47.000 en meurent chaque année.