L’évolution de nos sociétés oppose généralement deux tendances forcément antagonistes : les progressistes et les conservateurs. L’aile ultra des conservateurs se montre aujourd’hui prête à tout pour revenir sur des progrès qu’elle estime contraires à des valeurs du passé, présentées comme respectueuses de « la vie ». En ce qui concerne la loi sur l’avortement, de quelles vies s’agit-il ? Votée dans les circonstances que l’on sait il y a 22 ans, cette loi permet sous certaines conditions un recours à l’avortement, encadré par des équipes médicales et psychologiques dûment formées et reconnues par l’Etat. C’est le fruit d’une longue lutte progressiste et solidaire pour la liberté de chacun, et des femmes en particulier. Cette dépénalisation d’un acte médical évalué par une commission officielle, permet aux femmes de gérer en conscience leur vie et leurs grossesses. Enjeu majeur de santé publique, cet acquis en faveur de l’émancipation et du libre choix des femmes et des couples est de plus en plus fréquemment remis en cause par des militants anti-avortement qui agitent le spectre d’une « banalisation ». Mais s’inquiètent-ils de savoir ce qui se passerait si l’avortement redevenait interdit ? En Europe, il l’est en Pologne, Irlande, Malte et Chypre. Les femmes de ces pays qui n’ont pas les moyens financiers pour se rendre à l’étranger.
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