Pour lutter contre la présence de militants anti-avortement, jugés de plus en plus virulents et
agressifs, le ministre néerlandais de la Santé encourage les communes du pays à instaurer des “zones tampons” devant les entrées des cliniques qui pratiquent des interruptions volontaires de grossesse.
Le ministre de la Santé chrétien-démocrate Hugo De Jonge demande aux maires néerlandais de
s’inspirer d’une méthode récemment mise en place à Roermond, dans le sud du pays, comme le
rapporte le quotidien Algemeen Dagblad. “Selon le ministre, les manifestants anti-avortement
s’adressent souvent de façon ‘très méchante et avec beaucoup de mauvais goût’ aux femmes sur le point d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse. Il veut mettre fin à ces
comportements répréhensibles”, écrit le journal. La création de zones tampons doit ainsi les
empêcher de s’en prendre aux patientes.
Ces derniers mois, les quatorze cliniques que compte le pays ont reçu de nombreuses plaintes au
sujet de l’agressivité des militants. Il y a deux semaines, Gerrit Zomerdijk, directeur des cliniques Gynaikon de Rotterdam et de Roermond, avait dénoncé les manifestations anti-avortement qui ont régulièrement lieu devant ses établissements, comme en témoigne ce reportage de la télévision de la région de Rotterdam RTV Rijnmond.
En réaction, une organisation de défense du droit à l’avortement, la Humanistisch Verbond [“alliance humaniste”] a récemment fondé un “club de supporters” pour les patientes, composé de gynécologues et de médecins qui pratiquent l’avortement. De son côté, la clinique Het Vrelinghuis, à Utrecht, a installé des panneaux portant l’inscription “Attention, manifestants anti-avortement agressifs”, souligne la télévision publique NOS.
Antoine Mouteau