Gibraltar va soumettre à référendum sa législation anti-avortement

Le territoire britannique de Gibraltar a annoncé ce jeudi qu’il soumettrait à référendum en mars 2020 un léger assouplissement de sa législation sur l’avortement, une des plus dures au monde, qui restera cependant criminalisé. L’interruption volontaire de grossesse est actuellement interdite et passible de la prison à vie dans ce petit territoire autonome de quelque 30.000 habitants situé à l’extrême sud de l’Espagne.Le projet de loi soumis à référendum prévoit de maintenir la criminalisation, sauf dans les cas où la grossesse risque d’affecter la santé physique ou mentale de la mère -ce qui inclut les grossesses consécutives à un viol ou à un inceste- ou en cas de risque de malformation mortelle de l’enfant. L’avortement restera interdit dans tous les cas passée la douzième semaine de grossesse et les médecins pourront avancer une objection de conscience pour refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse (IVG).

Le projet de réforme fait suite à une décision de la Cour suprême britannique de juin 2018 qui avait estimé que la législation d’Irlande du nord, interdisant l’interruption volontaire de grossesse dans presque tous les cas, était contraire aux droits de l’Homme, écrit le gouvernement gibraltarien dans un communiqué. Au vu de cette décision, le gouvernement de Gibraltar estime que sa propre législation sur l’avortement est contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme et à sa propre Constitution.

Mais il opte pour soumettre la question à un référendum, prévu le 19 mars 2020, «étant donné les opinions passionnées et opposées sur la moralité de cette question». «Même si nous voulions que la législation soit moderne et actuelle, et pas vieille de cinquante ans et déjà obsolète, nous sommes heureuses que (le projet) ait été proposé et espérons qu’il soit développé pour décriminaliser l’avortement», a réagi l’association pro-choix Choice Gibraltar sur sa page Facebook.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/gibraltar-va-soumettre-a-referendum-sa-legislation-anti-avortement-20190711

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