Malgré le nouvel activisme des courants « pro-life », la liberté et la gratuité de l’IVG restent complètes en France. Ce n’est pas le cas dans presque tous les pays d’Europe où l’avortement est assorti de conditions estrictives et où la gratuité totale est peu fréquente.
Il n’en demeure pas moins qu’en Europe, la France reste un pays très libéral en la matière tant du point de vue des conditions, du remboursement ou encore du nombre d’IVG pratiqués.
France : un droit marginalement contesté
Le droit à l’avortement libre n’est à ce stade pas menacé en France. Mais le pays n’échappe pas à la montée générale des courants conservateurs et traditionalistes qui font de la remise en cause de l’IVG un de leurs combats symboliques.
Un certain émoi a ainsi été causé à l’automne dernier par les déclarations du président du syndicat national des gynécologues et obstétriciens français Bertrand de Rochambeau qui avait affirmé : « nous ne sommes pas là pour retirer des vies ».
Il y a eu parallèlement quelques exemples de centres hospitaliers publics qui ne proposaient plus d’IVG alors que la loi leur fait obligation de le pratiquer. Quant aux médecins qui peuvent toujours mettre en avant leur clause de conscience pour refuser de pratiquer un IVG, ils ont obligation d’orienter les demandeuses vers un autre médecin.
Au demeurant, on estime entre 3 et 5000 le nombre de résidentes en France qui vont se faire avorter à l’étranger, chiffre assez dérisoire par rapport aux 216.000 IVG pratiqués annuellement dans l’Hexagone.
Le nombre d’IVG dépend peu de la législation
En nombre absolu, c’est en France qu’il y a le plus d’IVG. C’est beaucoup plus qu’en Allemagne (100.000), Espagne (95.000) ou Italie (85.000).
Cela dit, avec ses 268 IVG pour 1000 naissances, la France est dépassée par un certains nombre de pays de l’Est européen comme la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie ou l’Estonie où le taux d’IVG varie de 340 à 420 pour 1000.