La ministre de la Santé juge que sa suppression exposerait les femmes qui souhaitent avorter à des risques de “maltraitance” de la part de certains médecins.
Sa position est ferme. La ministre de la Santé Agnès Buzyn s’est dit ce vendredi sur Franceinfo “absolument” opposée à la suppression de la clause de conscience, qui autorise les médecins à refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse.
Militante pour le droit à l’IVG, la ministre a mis en avant un impératif déontologique et l’intérêt des femmes pour justifier sa position.
“On ne peut jamais obliger un médecin, c’est de la déontologie, à faire un acte qu’il ne veut pas faire. C’est son droit. Le seul cas où il est obligé d’agir est en cas de risque vital”, a assuré Agnès Buzyn. La ministre évoque le risque de maltraitance des femmes qui souhaitent avorter.
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“C’est une période très difficile pour les femmes, il n’est jamais anodin de faire un IVG. Elles méritent d’être accompagnée avec empathie. Un médecin à qui on obligerait de réaliser cet acte ne serait pas en capacité d’aider les femmes.”
Un droit reconnu par la loi
En septembre, le président du Syndicat national des gynécologues (Syngof) avait suscité une vive polémique après avoir assimilé à un “homicide” l’interruption volontaire de grossesse (IVG).
Les sénateurs socialistes avaient déposé dans la foulée une proposition de loi afin de supprimer cette clause de conscience, estimant que cette dernière “est aujourd’hui le symbole d’un pouvoir médical qui s’arroge le droit de contester la loi et continue de se mobiliser pour contrôler le corps des femmes”.