Extrait de l’intervention du sociologue marocain Abdessamad Dialmy,
jeudi après-midi à Fès :
La loi marocaine en matière d’avortement ignore totalement la pluralité
rituelle dans la religion islamique et ne prend en compte que les termes
du rite malékite, et encore …, explique Dialmy, tout en ajoutant qu’une
grande partie des Marocains ne savent pas que même ce rite permet de
mettre fin à la grossesse pendant les quarante premiers jours ! Quant aux
autres rites (hanafisme, chafiisme et hanbalisme), ils permettent
l’avortement jusqu’à la durée, parfois, de quatre mois, ce qui pourrait
nous interpeller et peut-être nous inspirer quant à opter pour une «
liberté rituelle et doctrinale, afin de pouvoir légiférer pour notre
époque et ne pas camper sur des positionnements passéistes ».
Le
penseur marocain estime également que l’intérêt pragmatique d’une
société doit primer par rapport à l’endoctrinement rituel. « Même si on
dévie du malékisme, on ne dévie pas pour autant de l’islam. D’ailleurs,
nous avions, tout comme la Tunisie, des antécédents dans la législation
du Code de la famille avec la question du tutorat ». De toutes les
manières, renchérit Dialmy, tous les pays ayant légiféré pour arrêter
volontairement la grossesse ont vu réduire le taux de criminalité
(Turquie, Bangladesh, Tunisie ).
http://www.libe.ma/Les-Marocaines-de-condition-modeste-premieres-victimes-de-l-avortement-clandestin_a61545.html